Un maître disait à ses élèves :
« La connaissance emprunte le chemin suivant.
Vous êtes d’abord inconsciemment incompétent, vous ne savez rien et ça ne vous dérange pas le moins du monde car vous n’avez aucune conscience de votre ignorance. Aux issues des hasards de la vie, vous vous apercevez de vos lacunes… De tout ce que vous ne savez pas et que vous entrevoyez, ces petites lumières en vous que sont vos questions.
Vous devenez alors consciemment incompétent : "je ne sais pas, je le sais, mais je voudrais bien savoir". La nature étant ainsi faite qu’elle a horreur du vide, le trou doit être comblé. Vous allez donc vous renseigner, apprendre, lire, analyser jusqu’à absorber tout ce qui concerne le domaine inconnu, de terre et d'esprit.
A force de persévérance, tentant de ne pas vous répéter sans cesse que jamais vous ne saurez tout, vous devenez consciemment compétent.
Lorsque toutes les connaissances ont été parfaitement intégrées, lorsque l'acquis se transforme en inné, vous voilà inconsciemment compétent. Votre savoir s'est transformé en automatismes, en votre corps et votre esprit.
Au cours de ce processus, quand une nouvelle connaissance se rajoute, détruisant souvent une plus ancienne qui s’avère erronée, de nombreuses perturbations vous animent et créent des conflits identiques à ceux qui poussèrent nos ancêtres à tuer Galilée lorsqu’il voulut faire savoir que la terre était ronde. Une nouvelle connaissance est souvent bien longue à triompher…
Voilà pourquoi dans toute acquisition de savoir se niche le stress, les valeurs sont dérangées, les anciennes croyances sont mises à mal, le savoir en déroute, car il y a toujours quelque chose de plus à savoir que l’on croyait bien connaître. »
Moi, ce qui me dérange le plus dans l’apprentissage, et on ne peut pas faire mieux que la vie comme école, c’est que je ne pourrais jamais appréhender la grandeur du mot « infini » !…
Je sais, ça peut paraître absurde. Mais quand je me mets à ma fenêtre et que je regarde les étoiles, je n’arrive pas à voir l'infini… Je suis incapable de l’imaginer ! Comme je ne peux pas voir l’infiniment petit. Qui pourrait bien contenir l’infiniment grand… Il n’y a qu’à observer la structure des atomes et aller au bout de la spirale pour s’apercevoir qu’un univers gigantesque se cache encore dans la plus petite partie qui le compose…
Aujourd’hui, si je veux être sincère avec moi-même, je pense que sur la grande échelle de l’apprentissage je me situe dans le « consciemment incompétent ». Avec tout le stress que cela comporte.
Et pour paraphraser un illustre ancêtre, je sais que je ne sais pas. Et je n’aime pas ça du tout ! Mais j’avance quand même en me disant que je saurai bien un jour, puisque je l’imagine aujourd'hui. Et que, du coup, je saurai tout de l'infini…
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