Le dernier jour se rapproche,
Quand mes mots me fuiront,
Quand ma voix déraillera,
Quand de mon cerveau plus rien ne jaillira,
Alors sonnera le glas.
Dernier ou premier,
Je parviens à ses portes,
Quand les sondes me videront,
Quand d'autres me rempliront,
Quand mon corps sera comme arbre mort,
Alors retentira le glas.
Ce jour-là, je le choisirai,
Quand je n'aurai plus de jambes,
Que mes mains trembleront
Et que les dames en blanc
Laveront ma peau blême,
Alors résonnera le glas.
En toute conscience et non sans effroi,
Quand ne restera rien de qui je fus,
Quand d'autres tiendront ma vie,
Quand je n'aurai plus d'autre issue,
Alors que sonne le glas,
Et qu'il m'emporte, et qu'il tonne
La fin de mes souffrances.
Et le vent soufflera,
Et ma flamme éteindra.
Et la cloche sonnera,
Et mon âme emportera.
Je bénirai ce jour céleste,
Quand la vie m'aura fui,
Quand mes os pourriront,
Quand je ne sentirai plus
La douleur de me perdre,
Le glas chantera pour moi
Sa douce musique.
Le jour se rapproche
Et grandit ma peur.
Le jour est si proche
De ma dernière heure.
Mais sonneront les cloches !
Toutes.
Dans le vent,
Obsédantes et monotones
Et d'écho en écho,
Elles rediront aux vivants :
Ne pleurez pas, coeurs fidèles !
La mort est notre lot et ma délivrance.
Vivants, pas de tristesse !
La mort est renaissance et ma liberté.
Vivants, pas de regrets,
Juste un ainsi soit-il,
Pas d'à jamais,
Pas d'adieux,
Au revoir et merci,
Ca suffit.
Vivants, pardonnez-moi,
Et changez le son du glas,
Car je vous donne ici
L'harmonie qui ouvrira mes ailes,
Car je vous donne ici
La musique de mon âme éternelle...
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