Tu sais tout de lui maintenant. Pas la peine de tout te rappeler du mur d'en face ou de la tortue que m'a offerte un congolien quand j'étais avec Nathalie, quel joli nom, elle avait des cheveux blonds mon guide. Ha non, ça je ne t'en avais pas parlé encore. ... Un livre ne suffirait pas.
Comme je ne t’ai pas parlé de la niche à oiseaux qui trône sur une étagère au- dessus du frigidaire, pas sa place mais tant pis, à côté des vieilles carafes de cristal qui ont appartenues à ma grand-mère au centre desquelles s'échappe une bouteille vide de rhum, devine, Saint James. Bue, en fait. Toute. Avec du jus d'oranges ou de tomates, ne pas oublier le sel de céleri, voire du coca mais j'suis pas fan.
Dans la maison j'ai posé un lapin qu'est toujours content sous son toit de chaume. J'l'ai ramené d'un déballage d'ordures dans l'est de la France. Y z'adorent récupérer les vieux trucs là-bas ! En bon marseillais, tranquille, j'ai regardé ça de loin, sans trop y mettre les mains, quand je suis tombé sur ce lapin qui venait de je ne sais où et qui semble aujourd'hui parfaitement à l'aise au-dessus du frigo ! Cool. A l'abri d'un couillon qui le jette.
Dans mon espace d'écriture, l'autel, il y a un hibou bleu. Qu'arrête pas de voyager. J'sais pas trop où le mettre. La sagesse me tétanise. Là, il est passé sur l'étagère au-dessus de moi, car je vis dans une bibliothèque, souviens-toi. Avant il était juste à côté de moi mais c'était trop dur à supporter.
Il y a bien sûr une fleur de tournesol. Artificielle, j'suis du genre à pas trop m'encombrer de taches ménagères. Un vase plein de vieilles pochettes d'allumettes, normal, le feu à côté du soleil. Un pot à stylos. J'en suis dingue. Un verre à aller remplir d'un bon petit rouge du coin...
...
Quand je regarde vraiment, en me demandant ce que fait chaque objet à cette place, ce qu'il représente au-delà de sa matière brute, je vois un intérieur protègé. Un endroit inviolable par la méchanceté de l'homme, un espace privilégié où écrire est un délice. Je suis comme le lapin dans la niche aux oiseaux.
English translation by St Merrique, Art Model, Author and Singer
You know everything of him now. No need to remind yourself of the wall opposite in front of you or of the turtle that offered a Congolian to me when I was with Nathalie…"she had a beautiful name and golden hair" my guide. No, I've never talked about her, a book would not be enough.
Just as I never spoke of the bird’s nest on the shelf above the refrigerator. It’s not its place, but oh well, right beside the old carafes that belonged to my grandmother and a bottle of my favorite St James Rum. Empty. Entirely drunk of course. With orange or tomato juice, don't forget the stick of celery, maybe with coke but I'm not a fan.
In the birdhouse I placed a rabbit which is always content under its thatched roof. I brought it from a garage sales in East of France. They love to collect old things there! As a good and quiet Marseillais, I watched the sales from afar. When I came upon this rabbit which now seems perfectly at ease above the refrigerator ! Cool. With the shelter of an asshole who throws it away.
On my writing desk is a blue owl. It doesn’t stop its travels since I do not know where to place it. He's too wise for me... There, it passed on the rack above me, because I live in a library, remember. Before it was right beside me but it was too hard to bear.
There is of course a sunflower. Artificial, I am not the kind to succumb to trivial chores. A vase full with old matches, normal, fire beside the sun. A pot of pens. I am nutcase. And a glass worth filling of a little red to fill the void…
... When I stop and think of each object that makes this place, what they represent beyond its raw material, I see a sanctuary. An impenetrable place from the cruelty of men. A privileged one, where writing is a delicacy. I am no different than that rabbit in the bird’s nest.
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